Le week-end dernier, j’ai donné deux concerts privés dans le Sud de la France, à Septèmes-les-Vallons et à Cucuron. L’accueil y a été délicieux, au sens propre comme au sens figuré. Je n’avais pas prévu que les concerts privés constitueraient un danger pour ma ligne… Surtout dans la région méditerranéenne qui n’usurpe pas sa réputation de convivialité.
A Septèmes, nous avons été accueillis par la famille de Sophie, chanteuse qui avait participé au stage que j’ai co-animé au Centre Roy Hart l’automne dernier. Jeanine, la mère de Sophie, et son compagnon Henri sont des amateurs d’art éclairés. Ils collectionnent des peintures, des sculptures. La cave de Jeanine et Henri, c’est une véritable caverne d’Ali Baba, elle recèle des pépites. Parmi ces oeuvres, celles d’Henri himself, qui créé de singuliers personnages en assemblant d’anciens outils.
Henri et Jeanine étaient soucieux que la trentaine de spectateurs se sente à l’étroit dans leur salon. Je leur ai rétorqué que dans un bar parisien, on en met le double dans un espace faisant la moitié… Et en effet, nous étions bien confortables! Les spectateurs m’ont fait don d’une écoute attentive puis de très beaux retours, notamment sur les textes. On m’a parlé des influences jazz perceptibles dans ma voix, ainsi que d’une intensité propre à la chanson réaliste. Cela m’a rappelé une punchline que je mettais en avant il y a longtemps déjà: Chrysopée, chanson irréaliste. Voilà des photos du concert à Septèmes, prises par Sophie:
Puis direction Cucuron, un charmant village au pied du Lubéron. Cette fois-ci nous avons été accueillis par Caroline et Stephen, un couple d’amis artistes qui ont quitté – les veinards – la capitale il y a un an. Leur maison est ce qu’on appelle une maison troglodyte, c’est-à-dire qu’elle est adossée directement à la roche. Sur les photos de concert, prises par Stephen, vous voyez dans le fond ce qui constitue un des murs de la maison. C’est une sensation vraiment particulière! Là encore, les retours m’ont fait chaud au coeur. C’est motivant et permet de relativiser les mille et un tracas de l’artiste auto-produit.
Je me suis lancée dans cette aventure des concerts privés pour étendre mon public à d’autres sphères que celle des amis habitant Paris. Rencontrer d’autres oreilles, d’autres parcours, d’autres visions de la musique. La logistique est simple: mon hôte invite son entourage, j’arrive avec ma sono, je chante sur bande. Et en voiture Simone! A Paris, il y a une telle pléthore de propositions qu’il est parfois difficile de motiver les troupes. A Septèmes et à Cucuron, j’étais heureuse de rencontrer de nouvelles oreilles. La semaine prochaine, j’irai en Bretagne, à côté de Quimper, vers la pointe du Raz, chanter pour Laurent et ses amis.
Et demain, pour les parigos chanceux, je chanterai au Chat Noir dans le 11e arrondissement. Ça va être un concert très spécial car je serai accompagnée au piano par Saso Vollmaier et Thierry Chevallier à l’alto, deux magnifiques musiciens. Ça fait des années que je n’ai pas joué mon répertoire en live. Demain jeudi 10 mars au Chat Noir, ça va être magique.